« Apportez des preuves, et j’irai à pied au commissariat ! » Lula est un boss, un vrai. Vont-ils abattre Lula, et donc le Parti des Travailleurs ?
C'est
donc le tour de Lula, après l’invraisemblable destitution de Dilma
Rousseff, qui ne fait l’objet d’aucune enquête ni inculpation pour
corruption, et au terme d’une séance soi-disant historique de
l’Assemblée nationale… Problème : Le président de l’Assemblée, Eduardo Cunha, un député évangéliste ultra-conservateur, a été démis hier de son mandat pour corruption dans l’affaire Petrobras, pour avoir reçu l’équivalent de 15 millions d’euros en pots-de-vin.
Le
successeur de Temer – 1 % de notoriété dans le pays – à peine installé a
annoncé le lancement d’un programme de privatisation. Pour Lula, cette
privatisation est le but de la manœuvre : « livrer au capital étranger
les grandes entreprises d'Etat, dont Petrobas », compagnie-phare du
Brésil. Quand le Brésil aura perdu les moyens de son
indépendance énergétique, et que Petrobras sera démantelé pour être
racheté par des firmes US, on verra que tout ira mieux pour les
Brésiliens…
Mercredi,
le procureur d’une ville du sud, Curitiba, Deltan Dallagnol, 36 ans,
s’est autorisé une très cinématographique conférence de presse, pour
dézinguer Lula en le qualifiant de « chef suprême » du réseau de
corruption au sein de Petrobras, par un magnifique récit... qui ne
reposait sur aucune pièce.
Le
procureur a saisi le juge Sergio Moro, ennemi déclaré de Lula, d’un
réquisitoire aux fins d’inculpation, pour corruption et blanchiment
d'argent. Nous verrons.
Le
procureur affirme que Lula a perçu 1,1 million de dollars de
pots-de-vin versés par l'entreprise de BTP OAS, de la galaxie Petrobras,
en vue de refaire un appartement triplex. Si c’est le cas, franchement,
c’est pourri.
Mais
un million de dollars dans un système de corruption, ce sont des
écritures bancaires, des transferts illicites d’argent et des comptes
dissimulés. Où sont les preuves ? On ne parle pas de doute
psychologique, mais de passages illicites d'argent sur des comptes
bancaires. Alors, quelles sont les preuves ? Rien de neuf, rien de
solide. C’est le sens de l’éditorial du quotidien Folha de Sao Paulo : « Reste
le sentiment que sans parvenir à présenter des preuves plus robustes
contre Lula, le ministère public tente de combler ses lacunes par la
rhétorique ».
Et puis, un million de dollars pour qualifier le chef suprême... quand la petite main Eduardo Cunha a été rincé de 15 millions de dollars ?
« Apportez
des preuves, et j’irai à pied au commissariat ! » Le blog va donc
attendre les preuves, et il suivra ça de près. Dans l’immédiat, le
calendrier sera politique. Les présidentielles sont en 2018, et nous
verrons s’il s’agit d’instruire une instruction judiciaire ou d’empêcher
Lula d’être candidat.
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