Le Comité international
de la Croix-Rouge (CICR) a entamé mercredi la distribution de 4000
amandiers offerts aux cultivateurs de la bande de Gaza dont les terres,
le long de la frontière avec Israël, ont été ravagées. "Qui nous dit
qu’un avion israélien ne va pas venir tout détruire de nouveau ?",
demande un cultivateur palestinien qui décrit la situation.
Marouane Abu Mharreb,
un des bénéficiaires du projet, raconte les difficultés de ces
cultivateurs qui vivent littéralement en première ligne dans l’enclave
sous blocus israélien, ravagée depuis 2008 par trois guerres. Malgré le
cessez-le-feu en vigueur depuis fin août 2014, des tirs retentissent au
loin, faisant s’envoler un nuage de cigognes.
"Nous sommes à 700 ou 800 mètres de la frontière, les patrouilles
militaires (israéliennes) passent non loin de nos champs, tous les jours
on entend des tirs depuis les zones d’entraînements" israéliennes, de
l’autre côté de la barrière de sécurité israélienne, dit-il.
"Chaque jour, on met notre vie en danger en allant sur nos terres",
poursuit ce Palestinien de 45 ans. Il cultive des aubergines, des
courgettes et d’autres légumes sous serres, en plus des terres qu’il a
retournées pour y planter les amandiers apportés par le CICR. L’arrivée
des amandiers ne dissipe pas l’inquiétude.
Cultivateurs endettés
"Qui nous dit qu’un avion israélien ne va pas venir tout détruire de
nouveau ?", lance un des cultivateurs, faisant allusion à des épandages
aériens israéliens en bordure de territoire.
"Avec la guerre, on perd une récolte avec laquelle on comptait
rembourser les dettes", dit Mohammed Abou Mharreb, qui lui aussi a
replanté des amandiers grâce au CICR. Après la guerre, "il y a un
épandage et on perd encore une récolte. Les dettes s’accumulent. Moi, je
dois encore 4200 dollars à mon fournisseur d’engrais et je ne sais pas
comment je vais les payer", dit-il.
Epandage d’herbicide
Selon les cultivateurs de la localité de Wadi Salqa, dans le centre
de la bande de Gaza, ces épandages visent à empêcher les bergers de
faire paître leurs animaux le long de la barrière.
Les épandages d’herbicides visent à "empêcher qu’on dissimule des
engins explosifs artisanaux dans l’herbe et que la zone serve à des fins
hostiles", prétend une porte-parole de l’armée israélienne. "Le produit
dispersé ne cause pas de tort à l’environnement", ose-t-elle affirmer.
Selon l’ONU, la moitié des zones cultivables à Gaza et 85% des
ressources halieutiques sont inaccessibles, parce qu’elles sont
frontalières et font les frais du blocus imposé par Israël depuis dix
ans. En 1968, l’agriculture représentait plus de la moitié du PIB
palestinien, aujourd’hui elle n’en représente plus que 4 à 5%.
romandie.com
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