Charles Sannat
Après Epson, au tour d’Apple. Visée par une plainte de l’association «
Halte à l’obsolescence programmée », une enquête a été ouverte contre
la marque à la pomme.
Une petite victoire en France, qui semble en
pointe sur ce combat. Mais l’UE, paralysée par les lobbies industriels,
traîne des pieds, s’inquiètent les associations.
Une Europe soumise aux intérêts marchands !
« “L’ouverture de l’enquête par le procureur montre que notre cas est bien sérieux”, se réjouit Laetitia Vasseur, déléguée générale et cofondatrice de l’association “Halte à l’obsolescence programmée”,
qui n’hésite pas à s’en prendre aux mastodontes du numérique, Epson
pour ses cartouches d’encre tout d’abord et maintenant Apple pour ses
smartphones. “Nous sommes très satisfaits”, ajoute-t-elle,
d’autant plus que la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a même ajouté un
chef d’accusation, qui n’était pas présent dans la plainte initiale :
“tromperie” : “Nous pouvons donner les moyens à la DGCCRF d’étudier ce dossier, ce qui est un très bon signe”…
Le problème c’est bien une Europe paralysée par les lobbies, et c’est
l’une des principales critiques que nous pouvons adresser aux
institutions européennes qui sont devenues, au fil des ans et d’une
lente déliquescence, des chambres d’enregistrements pour protéger les
intérêts des multinationales et rien d’autre !
Produit cassé, produit jeté, produit remplacé !
« Quand un produit est cassé, le premier réflexe – et bien souvent la
seule solution – est de le remplacer, alors qu’une étude de 2014
indiquait que 77 % des citoyens européens préféreraient réparer leurs
biens plutôt que d’en acheter de nouveaux.
Le délit d’obsolescence programmée, entré dans le Code pénal il y a
deux ans, est bien sûr préjudiciable pour les consommateurs, mais aussi
pour l’environnement, car il augmente significativement la production de
déchets… C’est ici qu’entre en jeu le concept d’“économie circulaire”,
qui consiste à faire en sorte que tous les produits soient recyclés
intégralement. En mars 2018, le gouvernement publiera d’ailleurs une
feuille de route, mais les obstacles sont nombreux :
“Les lobbies industriels, il n’y a qu’à voir lors de la table ronde
avec la feuille de route de l’économie circulaire, ils sont très forts
et présents. Après, c’est notre rôle en tant qu’association d’être
présents, quand on en a les moyens, pour essayer de renverser la donne.
Ce qui n’est pas une chose facile, parce qu’ils sont en effet puissants”. »
La France est l’un des pays les plus en avance sur cette question
« “On peut dire clairement que la France est pionnière”,
estime Laetitia Vasseur. “Elle a influencé l’UE dans le cadre du rapport
européen qui a été voté à une large majorité en juillet 2017”,
faisant référence au rapport consultatif de l’eurodéputé et écologiste
français Pascal Durand. Si elle est en avance, elle peut aussi parfois
donner des coups d’épée dans l’eau. Alma Dufour, chargée de campagne au
sein de l’ONG “Amis de la Terre”, se souvient qu’au moment de la loi sur la transition énergétique, “L’Assemblée avait imposé un affichage automatique sur la durée de
vie… et le Sénat est revenu sur cette obligation, la transformant en
expérimentation. Mais trois ans plus tard, il ne s’est rien passé, aucun
constructeur n’affiche la durée de vie de son produit.”
Au niveau européen, des outils existent déjà. Mais là encore, le
poids des lobbies, doublé d’une “croyance“ à l’autorégulation du marché
de la part des politiques, “une réticence à réglementer l’économie […]
Tous les instruments réglementaires sont toujours écartés et cette
tendance se renforce de plus en plus“, poursuit la militante.
“Il y a une directive très importante qui s’appelle Cadre
Éco-Conception, qui vise à imposer des critères environnementaux aux
produits circulants sur le marché unique. Ce sont des instruments
efficaces mis à la disposition des institutions européennes pour agir
vraiment très concrètement sur l’obsolescence programmée et la
conception des produits“. »
Toute politique
écologique qui ne s’attaque pas à la conception des produits et à la
consommation de masse n’est que pure hypocrisie !
Le réchauffement climatique, l’écologie, les petits oiseaux, les
gentilles plantes et tout ça, c’est bien beau, mais leurs défenseurs, la
plupart du temps, n’ont pas compris grand-chose aux enjeux ou sont les
idiots utiles d’un système marchand qui se fiche d’eux dans les grandes
largeurs.
Entendez-moi bien. Il NE PEUT PAS Y AVOIR D’ÉCOLOGIE si notre modèle
économique est basé sur la consommation de masse et l’obsolescence
programmée afin d’augmenter la consommation et donc la production et
donc les PIB, et donc ce que l’on appelle “la croissance économique” !!
Ce système même, profondément peu vertueux, pousse à prélever dans la nature bien plus que ce dont l’humanité a besoin.
Ce système marchand, profondément vicieux, pousse à polluer, à
massacrer la nature et à utiliser de façon absolument pas optimale nos
ressources.
Ce système totalitaire marchand est également profondément nocif pour
les âmes humaines, et plus nous le laissons se développer, plus nous
voyons bien que ce qui est excité en nous est ce qu’il y a de moins bon.
Jamais les gens n’ont été aussi consommateur d’anxiolytiques.
Plus nous avons de confort matériel, plus nous souffrons d’inconfort psychologique.
La véritable écologie ne passe pas par une « lobotomisation » massive
des gens avec une propagande environnementaliste qui commence à devenir
pénible et totalement stupide. Je vois mes enfants passer des heures
utiles de classe non pas à étudier le français ou les maths, mais à
apprendre dans quelle poubelle ils doivent forcer leurs parents à jeter
tel ou tel type d’ordure, car c’est bien de cela dont il s’agit : les
enfants sont soumis, à l’école, à une propagande environnementaliste
afin d’éduquer et de changer les comportements de leurs propres parents.
Ce sont les procédés utilisés par les dictatures communistes.
La véritable écologie ce n’est pas non plus d’inventer de nouvelles
taxes, de nous culpabiliser en nous faisant croire que nous sommes des
assassins de plantes vertes (ce qui est vrai) et que quelques centimes
de plus par litre de gasoil va tout arranger. C’est nous prendre pour
des imbéciles.
La véritable écologie sera de tordre le cou à ce système totalitaire
marchand basé sur la consommation comme vertu cardinale et
accomplissement absolu.
La véritable écologie c’est évidemment d’obliger les entreprises à
concevoir des produits réparables et « up-gradable », ce que l’on
pourrait traduire par « évolutifs ». Un ordinateur ne devrait se
composer que de modules interchangeables, réparables ET recyclables.
Un réfrigérateur devrait durer 50 ans, comme le lave-vaisselle… Celui
de ma grand-mère n’a jamais rendu l’âme… (Pas plus que ses meubles de
cuisine en formica.) Nous savons construire des voitures pouvant durer
800 000 km. La consommation et le CO2 c’est bien, mais la pollution
induite par la fabrication d’un véhicule et de ses deux tonnes de
composants, je peux vous dire que ce n’est pas neutre pour
l’environnement !
Bref, si nous voulons parler de la véritable écologie, alors nous
devons parler de la consommation de masse. Si nous parlons de la
consommation de masse, nous devons parler de notre conception de la
croissance économique ! Et vous savez pourquoi ?
Parce que dans un monde de dettes, ou les dettes de cette année sont
censées être remboursées par la croissance de l’année prochaine,
personne n’est capable d’assurer la stabilité de ce système sans… une
croissance forte !
Et… On ne peut pas parler d’écologie avec une croissance économique forte.
On ne peut parler d’écologie qu’avec, à défaut de décroissance, au moins d’une simplicité volontaire
Si l’on parle de moins consommer et de mieux produire, c’est les
bénéfices de certains grands groupes qui s’effondreront, au profit
d’ailleurs de milliers de petits réparateurs et autres artisans qui
formaient le tissu économique de nos pays il y a 60 ans… Une époque où
personne ne parlait d’écologie ou de recyclage et où tout le monde en
faisait !!
Le problème c’est que tous ces millions de petits artisans sont le
peuple, et qu’à Bruxelles, cela fait bien longtemps que le peuple est
absent.
Ceux qui font les politiques sont ces quelques très grands groupes.
Le drame du monde, le drame de notre pays, est très simple : nous avons abandonné notre souveraineté à de biens mauvais maîtres.
Il nous faut la reconquérir.
C’est le combat de titans que se doit de mener notre génération.
«
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tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa
suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime
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