jeudi 14 septembre 2017

Israël s’attaque maintenant à Amnesty International

Europalestine

Ayant apparemment renoncé à offrir une image quelque peu présentable, Israël s’attaque maintenant à l’une des principales ONG mondiales, Amnesty International, coupable de dénoncer avec trop de vigueur la colonisation.

Amnesty International, après des années d’hésitation, a en effet cessé de se montrer accommodant avec le régime d’apartheid, et vient de lancer une campagne de boycott des produits des colonies.
C’est donc à Amnesty International que Netanyahou a décidé d’appliquer pour la première fois sa législation anti-boycott : les Israéliens versant de l’argent à la célèbre ONG de défense des droits de l’homme ne pourront plus bénéficier de déductions fiscales sur leurs dons.
Amnesty International, qui a des centaines de milliers d’adhérents dans le monde, appelle depuis cet été tous ses membres et sympathisants à exercer des pressions sur leurs propres gouvernements ainsi que sur toutes les entreprises concernées, pour qu’elles cessent toute activité en lien avec les colonies.
« Nous voulons que les gouvernements mettent fin à une économie qui favorise la croissance de ces colonies illégales, et augmente la souffrance des Palestiniens : vous pouvez nous y aider », écrit Amnesty sur son site.
« Il ne s’agit pas seulement de l’appropriation illégale, par Israël, des terres et des ressources de la Palestine. Dans le monde entier, des gouvernements autorisent encore des produits issus de ces colonies pénétrer leurs propres marchés. Il faut y mettre fin », demande l’ONG.
De nombreuses associations dans le monde participent à la campagne internationale de boycott, mais Amnesty International semble être la première de celles collectant des dons auprès du public israélien à entrer dans le mouvement.
Alors que les dons à la plupart des ONG israéliennes de défense des droits de l’homme n’ouvrent pas droit à déductions fiscales, Amnesty International avait fini par bénéficier de ce statut l’année dernière.
En votant cette sanction, l’extrême-droite au pouvoir en Israël se tire cependant une balle dans le pied : non seulement cela ne découragera pas les donations à l’ONG dans le monde entier, mais même en Israël, il s’agira sans doute d’un coup d’épée dans l’eau, la plupart des donateurs étant plus intéressés par les idéaux défendus par l’ONG que par la carotte fiscale qui lui aura été au final associée une petite année.

« Depuis l’annonce de la sanction, nous avons au contraire été submergés par des appels de gens nous demandant comment ils pouvaient envoyer de l’argent », commente ainsi dans le Haaretz Gil Naveh, porte-parole de la section israélienne d’Amnesty.

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