Europalestine
Ayant apparemment renoncé à offrir une image quelque peu présentable,
Israël s’attaque maintenant à l’une des principales ONG mondiales,
Amnesty International, coupable de dénoncer avec trop de vigueur la
colonisation.
Amnesty International, après des années d’hésitation, a en effet
cessé de se montrer accommodant avec le régime d’apartheid, et vient de
lancer une campagne de boycott des produits des colonies.
C’est donc à Amnesty International que Netanyahou a décidé
d’appliquer pour la première fois sa législation anti-boycott : les
Israéliens versant de l’argent à la célèbre ONG de défense des droits de
l’homme ne pourront plus bénéficier de déductions fiscales sur leurs
dons.
Amnesty International, qui a des centaines de milliers d’adhérents
dans le monde, appelle depuis cet été tous ses membres et sympathisants à
exercer des pressions sur leurs propres gouvernements ainsi que sur
toutes les entreprises concernées, pour qu’elles cessent toute activité
en lien avec les colonies.
« Nous voulons que les gouvernements mettent fin à une économie qui
favorise la croissance de ces colonies illégales, et augmente la
souffrance des Palestiniens : vous pouvez nous y aider », écrit Amnesty
sur son site.
« Il ne s’agit pas seulement de l’appropriation illégale, par Israël,
des terres et des ressources de la Palestine. Dans le monde entier, des
gouvernements autorisent encore des produits issus de ces colonies
pénétrer leurs propres marchés. Il faut y mettre fin », demande l’ONG.
De nombreuses associations dans le monde participent à la campagne
internationale de boycott, mais Amnesty International semble être la
première de celles collectant des dons auprès du public israélien à
entrer dans le mouvement.
Alors que les dons à la plupart des ONG israéliennes de défense des
droits de l’homme n’ouvrent pas droit à déductions fiscales, Amnesty
International avait fini par bénéficier de ce statut l’année dernière.
En votant cette sanction, l’extrême-droite au pouvoir en Israël se
tire cependant une balle dans le pied : non seulement cela ne
découragera pas les donations à l’ONG dans le monde entier, mais même en
Israël, il s’agira sans doute d’un coup d’épée dans l’eau, la plupart
des donateurs étant plus intéressés par les idéaux défendus par l’ONG
que par la carotte fiscale qui lui aura été au final associée une petite
année.
« Depuis l’annonce de la sanction, nous avons au contraire été
submergés par des appels de gens nous demandant comment ils pouvaient
envoyer de l’argent », commente ainsi dans le Haaretz Gil Naveh,
porte-parole de la section israélienne d’Amnesty.
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