dimanche 13 août 2017

Heureusement qu’on a les enfants

Enfants  2Gaëtan Pelletier

Heureusement qu’on a les enfants pour comprendre qu’il existe encore de l’émerveillement. On passe des nuits à en faire… En espérant qu’ils ne seront pas des Bush, des tueurs en série, mais simplement des être heureux.
Heureusement qu’on les a pour se rappeler qu’on a déjà été enfants. Même Hitler l’a été. Ça pousse dans le ventre des mère en 9 mois. Ça apprend à manger et à marcher, puis à courir. Puis quand ils grandissent un peu et qu’on constate qu’ils sont des génies, l’adulte veut en faire des génies.  Mais l’adulte a oublié que l’enfant était déjà un génie. Si les enfants n’étaient pas pollués par le dessèchement des adultes, nous pourrions sans doute vivre dans un monde meilleur. Les adultes, en devenant adultes, ils se prennent au sérieux. Ils deviennent comme imbibés d’idées, se chamaillent à la mitraillette et à la bombe atomique.  Je me souviens de ma fille qui faisait des bulles avec de l’eau et du savon. Les bulles s’envolaient. Rondes comme des planètes translucides. Et ma fille les regardait comme la fille aux yeux ronds de la photo.
Les enfants ne font pas de mystères, ils le voient. Je me souviens d’avoir vu pousser des arbres, couler des rivières, cueillir des merises le long des rivières par des jours tellement chauds que j’en étais épuisé. Quand on est enfant, un  jour c’est long comme une vie…
Vous donnez un ballon à un enfant et il passe des heures, des jours, des mois à s’amuser. Vous vendez tout à un adulte, et au bout de deux semaines il  veut autre chose. On dirait que son ventre s’est vidé de l’enfant qu’il était.
Je me suis demandé pourquoi le monde est dirigé par des vieux crapauds ridés qui passent pour des génies. Je n’ai jamais pensé que s’entre-tuer était génial. Ou inventer une arme pour abattre les « autres » puisque pour quelqu’un je fais partie des autres.
Il y a des jours où je ne comprends rien : les enfants n’ont pas d’auto, pas de maison, pas de carrière, pas de diplôme, pas de vêtements griffés, pas d’ambition, rien… Ils rient et pleurent. On est là, parents, à essayer de les faire cesser de pleurer. Ce que je ne comprends pas des adultes, c’est qu’ils ont de la difficulté à rire et encore plus à cesser de faire pleurer les autres. J’ai compris une chose, au moins : on devrait être le parent de tout le monde et l’enfant de tout le monde.
Au fond, faire des enfants c’est facile, mais faire des adultes, c’est si difficile que personne n’a encore trouvé la bonne recette.

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