Heureusement qu’on a les enfants pour comprendre qu’il existe encore de l’émerveillement. On passe des nuits à en faire… En espérant qu’ils ne seront pas des Bush, des tueurs en série, mais simplement des être heureux.
Heureusement qu’on les a pour se
rappeler qu’on a déjà été enfants. Même Hitler l’a été. Ça pousse dans
le ventre des mère en 9 mois. Ça apprend à manger et à marcher, puis à
courir. Puis quand ils grandissent un peu et qu’on constate qu’ils sont
des génies, l’adulte veut en faire des génies. Mais l’adulte a oublié
que l’enfant était déjà un génie. Si les enfants n’étaient pas pollués
par le dessèchement des adultes, nous pourrions sans doute vivre dans un
monde meilleur. Les adultes, en devenant adultes, ils se prennent au
sérieux. Ils deviennent comme imbibés d’idées, se chamaillent à la
mitraillette et à la bombe atomique. Je me souviens de ma fille qui
faisait des bulles avec de l’eau et du savon. Les bulles s’envolaient.
Rondes comme des planètes translucides. Et ma fille les regardait comme
la fille aux yeux ronds de la photo.
Les enfants ne font pas de mystères,
ils le voient. Je me souviens d’avoir vu pousser des arbres, couler des
rivières, cueillir des merises le long des rivières par des jours
tellement chauds que j’en étais épuisé. Quand on est enfant, un jour
c’est long comme une vie…
Vous donnez un ballon à un enfant et il
passe des heures, des jours, des mois à s’amuser. Vous vendez tout à un
adulte, et au bout de deux semaines il veut autre chose. On dirait que
son ventre s’est vidé de l’enfant qu’il était.
Je me suis demandé pourquoi le monde
est dirigé par des vieux crapauds ridés qui passent pour des génies. Je
n’ai jamais pensé que s’entre-tuer était génial. Ou inventer une arme
pour abattre les « autres » puisque pour quelqu’un je fais partie des autres.
Il y a des jours où je ne comprends
rien : les enfants n’ont pas d’auto, pas de maison, pas de carrière, pas
de diplôme, pas de vêtements griffés, pas d’ambition, rien… Ils rient
et pleurent. On est là, parents, à essayer de les faire cesser de
pleurer. Ce que je ne comprends pas des adultes, c’est qu’ils ont de la
difficulté à rire et encore plus à cesser de faire pleurer les autres.
J’ai compris une chose, au moins : on devrait être le parent de tout le
monde et l’enfant de tout le monde.
Au fond, faire des enfants c’est
facile, mais faire des adultes, c’est si difficile que personne n’a
encore trouvé la bonne recette.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire