samedi 12 août 2017

Donald. Kim. BOUM ????

Victor Ayoli  

L’intérêt de l’arme nucléaire réside dans le fait que c’est une assurance vie : celui qui la possède ne risque pas d’être attaqué, parce que, même s’il est plus faible que l’adversaire éventuel, il pourra, en représailles, infliger à celui-ci des pertes incommensurables. C’est le terrible « équilibre de la terreur ». Mais encore faut-il que cet équilibre repose sur des décisionnaires finaux sains d’esprit. Ce qui ne semble pas être le cas concernant tant le Donald que le Kim…

Obama a eu le courage d’aller affronter le regard des gens de Hiroshima. Son successeur, Trump, entre en compétition d’hyper konnerie avec Kim Jong je ne sais plus quoi, enfin Kim Féchié, l’autre taré de Corée du Nord. Pour aider ces deux docteurs Folamour à prendre conscience de ce à quoi ils risquent de plonger le monde, rappelons-leur ces minutes parmi les pires que l’Humanité ait connues.
Saluons au passage la chaîne Arte qui a diffusé un documentaire édifiant sur la véritable histoire de Hiroshima.
Il faisait un grand soleil ce matin-là sur Hiroshima. Yoko venait juste de prendre son service à l’hôpital Shima, en plein centre-ville. Ouvrant en grand les fenêtres du dortoir des contagieux, elle laissa aller un regard sur la ville puis, entendant un bruit d’avions, elle leva les yeux vers le gouffre du ciel. Un dernier regard… Alors, de la voûte azurée des cieux fondirent sur sa ville, en une explosion de mille soleils, les chevaux de l’apocalypse…
Dans le ciel radieux de ce 6 août 1945 autour de huit heures du matin, trois bombardiers américains B-29 Superfortress arrivaient sur la ville. « Enola Gay », « The great Artist » et « Necessary Evil ». Ils étaient partis vers 2 h 45 de l’île Tinian, occupée par les forces américaines, dans le Pacifique. Aux commandes du premier appareil, un solide gars de l’Illinois, Paul Tibbets, 40 ans. C’est lui qui avait baptisé son bombardier du nom de sa mère. Ça porte bonheur disait-il… Ça dépend pour qui. Dans sa soute : « Little Boy »… Un « petit garçon » ventru que le capitaine William Parsons arma précautionneusement dans l’heure suivant le décollage…
À 8 h 15, les trois appareils arrivèrent à la verticale de l’hôpital Shima, à un peu moins de 10 000 mètres d’altitude. Les équipages avaient chaussé des lunettes de précaution spéciales. Pour un dernier regard…
À 8 heures 16 minutes et 2 secondes, « Little Boy » était largué. Le « petit garçon » brillant fonça vers le sol. 43 secondes de chute puis des capteurs d’altitude et d’autres dispositifs automatiques déclenchèrent la mise à feu, à 580 mètres d’altitude.
Dans les premières microsecondes, l’énergie libérée par la réaction nucléaire se fit essentiellement sous forme de rayons γ et de neutrons. Ces rayonnements étant absorbés par l’air en quelques mètres, un dégagement de chaleur eut lieu, la température dépassant localement le million de degrés Celsius. Cet air surchauffé forma alors une "boule de feu" (masse sphérique de gaz incandescents) de quelques dizaines de mètres. Se comportant comme un corps noir, elle émit un rayonnement thermique intense, d’abord sous forme de rayons X. L’atmosphère étant peu transparente à ces derniers, ils furent réabsorbés en quelques mètres. Dans les millisecondes qui suivirent la boule de feu se dilata et se refroidit. Son rayonnement thermique « glissa » vers l’ultraviolet, la lumière visible et l’infrarouge. L’air étant transparent à ces longueurs d’onde, le rayonnement thermique put alors se propager à plusieurs dizaines de kilomètres. En quelques secondes, la boule de feu qui continuait de se refroidir atteignit son diamètre maximal — autour de 2,2 km en 10 secondes pour 1 Mt. Cette dilatation ayant lieu initialement à vitesse supersonique, elle généra une onde de choc suivie d’un effet de souffle. Par convection, la boule de feu s’éleva rapidement du fait de sa chaleur. En se refroidissant, elle cessa d’émettre de la lumière visible et donc cessa d’être incandescente. L’explosion généra d’énormes quantités de vapeur d’eau, de poussières et de débris qui se condensèrent, formant le sommet du sinistre champignon atomique. Il atteignit la stratosphère, à environ 20 km d’altitude et s’écrasa horizontalement sur quelque 35 km de diamètre…
Au sol, là où était quelques secondes plus tôt la ville de 350 000 habitants, de dessous une lourde dalle, un gros scorpion sortit, queue recourbée et dard tendu. Il avait résisté sans encombre à la Bombe, lui…
Ouais, dit la propagande des vainqueurs, mais le feu atomique a permis de terminer très vite la guerre avec les Japonais, évitant ainsi la perte d’un million de vies (sous-entendu « de soldats étasuniens »). Sauf que c’est loin d’être vrai.
- Le projet Manhattan lancé par le président Roosevelt en 1942, pour doter les USA de l'arme nucléaire, faisait suite aux informations des services secrets américains et britanniques selon lesquelles Hitleret les savants nazis travaillaient à un projet identique depuis plusieurs années.
- L’Allemagne nazie capitulait le 8 mai 1945, alors qu’à Palo Alto (désert du Nevada), la dernière main et les derniers essais de Manhattan étaient encore en cours.
- Le pacte secret passé à Yalta, en février 1945, entre Staline et un Roosevelt pressé de voir capituler le Japon, prévoyait que 3 mois au plus après la capitulation allemande, l’Armée Rouge devrait retourner ses forces du front occidental et, au terme d’un transfert de plusieurs milliers de kilomètres, déclarer la guerre et attaquer le Japon. Ce qu’elle fit le 2 août.
- S’il est évident que les 2 bombes du 6 et du 10 août (Hiroshima et Nagasaki) n’ont pu que précipiter la capitulation, force est de reconnaître que, même sans les bombes, le Japon était déjà le dos au mur avec la hantise de Hiro Hito : l’entrée au Japon des troupes soviétiques et la chute de la dynastie impériale. La capitulation rapide devant les États-Unis était pour lui la seule issue, les mêmes États-Unis, craignant toute dérive communiste dans l’Empire du Soleil Levant, ayant fait le choix du maintien de la dynastie sur son trône donc d'absoudre de toute responsabilité le principal responsable de la guerre. Bonjour la justice...
- C’est à Potsdam (Allemagne), en pleine conférence interalliée (EU-GB-URSS) que le Président Truman donna l’ordre définitif de larguer « Little Boy » sur Hiroshima, abattant ainsi sur le tapis vert de la négociation avec Staline, au cœur de l’Allemagne vaincue, le joker de la suprématie militaire complète.
- La bombe de Nagasaki (au plutonium) était d’une autre technologie que celle de Hiroshima (à l’uranium enrichi). Il fallait donc l’essayer aussi, tant qu’à y être… Quelques centaines de milliers de civils grillés, bof ! C'est pour la science.

Les habitants de Hiroshima ont été sacrifiés avant tout pour impressionner un allié, l’URSS, et établir la suprématie militaire des USA. Ceux de Nagasaki l’ont été pour satisfaire quelques savants fous.
De tels agissements ont un nom : ce sont des crimes de guerre. Mais les crimes de guerre, c’est pour les vaincus, jamais pour les vainqueurs…

agoravox.fr

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