Le Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) a lancé début juin
une campagne de récolte de fonds pour planter des oliviers en Palestine,
qui depuis des décennies sont arrachés et brûlés par l’occupation
israélienne.
Le
Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) a lancé début juin
une campagne de récolte de fonds pour planter des oliviers en Palestine,
qui depuis des décennies, sont arrachés et brûlés par l’occupation
israélienne.
Objectif :
récolter 10 000 euros pour replanter 1000 arbres. La campagne, « Des
oliviers pour la Palestine », s’étend sur quatre mois, jusqu’à la fin du
mois de septembre, et se déroule parallèlement sur le terrain et sur
internet avec la création d’une cagnotte en ligne. « Il faut environ dix à vingt euros pour planter un olivier »,
précise Mehdi Belmecheri-Rozental, responsable national des questions
internationales au Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF).
Chaque fédération a un objectif de fonds à atteindre, et prend des
initiatives en fonction de ses moyens et de ses envies. Cette campagne
de terrain peut prendre diverses formes. Des concerts aux tournois de
football, en passant par des lâchés de ballon jusqu’à des projections de
films ouvrant sur des débats, tout est bon pour rassembler le plus
possible de personnes et les sensibiliser à la question palestinienne.
Le projet est aussi mené en collaboration avec l’Arab center for
agricultural development (ACAD), association palestinienne qui lutte
depuis 1988 pour l’amélioration de la situation économique des petits
agriculteurs. Les fonds permettront d’aider les producteurs à résister
de façon pacifique à la l’occupation israélienne en conservant leurs
terres.
« On a envie que vous meniez la lutte avec nous »
Pour mener une campagne de terrain, il faut être allé sur le terrain. « Notre projet est né lors de notre dernier voyage de solidarité en Palestine en octobre 2016 »,
explique Mehdi Belmecheri-Rozental. Un groupe de jeunes militants, dont
il fait partie, sont partis à la rencontre de Fayez Odeh, agriculteur
palestinien, qui s’est vu retirer, il y a une dizaine d’années, la
moitié de son exploitation biologique en Cisjordanie par l’Etat
israélien, au profit de la construction du « mur de séparation » destiné
à protéger les israéliens. Une usine chimique a également été
construite tout près de ses terres agricoles. Mais Fayez Odeh fait
partie de ces Palestiniens qui ont décidé de ne pas s’apitoyer sur leur
sort, et de lutter contre la colonisation. C’est dans une optique de
combat qu’il a fait part aux jeunes militants de son projet avec l’ACAD,
dont il fait partie. Ces derniers ont alors repris ce geste politique
pour rejoindre les agriculteurs dans leur combat. Les paysans
palestiniens qui subissent cette pratique d’arrachage d’oliviers et de
dépossession de leurs terres sont bel et bien décidés à ne pas
abandonner. « Leur premier réflexe est la tristesse (…). Mais très vite, ils passent dans une dynamique de lutte »,
décrit le jeune militant, qui a pu s’entretenir avec plusieurs
agriculteurs lors de son voyage. Ces derniers ont même lancé un
véritable appel à la France : « On ne veut pas que vous pleuriez avec
nous, on a envie que vous meniez la lutte avec nous ».
Faire reconnaitre l’Etat Palestinien
Outre la récolte de fonds, cette campagne est avant tout destinée à
sensibiliser les Français sur la question palestinienne, cause pour
laquelle le MJCF est plus généralement engagé. Alors que la plupart des
gens ignorent ces pratiques coloniales, ce sont, depuis le début du
conflit israélo-palestinien (1967), environ 800 000 arbres qui ont été
arrachés par les colons. Selon Mehdi Belmecheri-Rozental, « en arrachant les arbres (…), ils effacent le territoire palestinien ».
En effet, l’olivier, cet « arbre de lumière » nommé ainsi par les
habitants de Cisjordanie, tient une place fondamentale dans l’économie
palestinienne, et l’huile produite à partir de ces arbres représente à
elle-seule 25% de la production agricole. C’est la principale ressource
pour les petits agriculteurs. Arracher les oliviers reviendrait alors à
effacer toute trace de la Palestine dans l’histoire, et la priver de son
identité. C’est pourquoi la campagne menée par le MJCF s’inscrit dans
un contexte plus large. À travers cette initiative se joue aussi la
reconnaissance d’un Etat Palestinien par Israël, et par la France. « L’Etat palestinien ne sera pas reconnu tant qu’on n’aura pas de vrai gouvernement de gauche »,
dénonce le jeune militant. Symboles de résistance, les oliviers mais
aussi les figuiers de barbarie, qui ont de profondes et solides racines,
sont considérés comme la preuve historique de l’existence du peuple
palestinien en Palestine.
Visant directement tout espoir de paix, la politique menée par l’Etat
israélien va alors bien au-delà des enjeux économiques et politiques.
Politique, qui, en 2003 déjà, était désignée comme « une autre forme de
terrorisme » par le quotidien israélien Haaretz.
humanite.fr
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