Tellement obnubilés par la succession
d’événements électoraux en France, nous oublierions presque de regarder
ce qui se passe à l’extérieur de notre hexagone. Pourtant, en ce moment,
il y a un pays fertile en rebondissements politiques : les États-Unis.
Ça flingue tout azimut là-bas ! D’un
côté, le président Trump et sa bande de pieds-nickelés, presque
abasourdis par le pouvoir qu’ils ont à exercer ; de l’autre, le Deep State
(“l’État profond”), c’est-à-dire celui qui gouverne vraiment, en
sous-main, ou essaie de le faire : le FBI, la CIA, le Pentagone, le
clergé médiatique, tous ergots dehors pour détrôner l’inconvenant calife
peroxydé de la Maison-Blanche.
Et ce n’est pas le limogeage tout chaud de James Comey, le directeur
du FBI, par Trump, qui va arranger les relations des deux camps ennemis.
L’assaut contre Trump
C’est encore Paul Craig Roberts, journaliste et ancien sous-ministre de Reagan, qui résume le mieux la bataille de chiffonniers en train de ravager son pays :
« Nous assistons à l’assaut sans précédent de l’American National Security State et de ses médias néolibéraux contre le président des États-Unis. »
Que le président Trump soit un fou furieux complètement déjanté n’est
une surprise pour personne. Que son équipe soit une bande de tocards
régressifs paumés dans leurs nouveaux habits de gouvernants est une
autre incontestable évidence. Mais le sinistre clan d’en face, celui qui
compose le fameux “État profond”, est au moins aussi terrifiant que les
premiers.
La vraie raison du délire paranoïaque anti-russe
Le délire paranoïaque de la « menace russe » atteint des sommets
vertigineux. Dernier délire en date : lors de leur rencontre du 10 mai
2017, le président Trump aurait livré des secrets d’État américains au
ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Accusations surréalistes lancées sans le moindre début de preuve par
le Washington Post, qui n’avait d’ailleurs aucun journaliste sur place
pour vérifier sa tonitruante info. Et qu’importe si l’espiègle Poutine
ait proposé l’intégralité de l’enregistrement de la rencontre, aussi sec
les élus démocrates du Congrès lancèrent une procédure d’Impeachment contre leur président “ panier percé ”.
Pour Paul Craig Roberts, la vraie raison du délire paranoïaque
anti-russe est bien plus terre à terre et Trump, spécialiste de
l’immobilier et du divertissement, n’avait aucune idée de la tempête
qu’il allait déclencher en projetant une normalisation des relations
avec la Russie. Paul Craig Roberts :
« L’armée et tout le complexe de sécurité US sont assujettis à un budget de 1000 milliards de dollars pompés sur les contribuables américains. En menaçant de normaliser les relations avec un ennemi créé uniquement pour justifier ce gigantesque budget, Trump devenait la plus grosse menace pour le pouvoir et les intérêts des forces de l’American National Security State. »
Un relent de coup d’État en gestation
On pourrait rigoler devant ce piètre et grossier spectacle si ceux
qui le donnaient étaient de simples rigolos. Mais rappelez-vous, s’écrit
Paul Craig Roberts, quand en 2016 le président Obama tenta de négocier
un accord de coopération militaire avec Poutine sur le problème syrien,
le département de la Défense US refusa d’obtempérer et, quelques jours
plus tard, tua sans façon quelques soldats syriens pour torpiller l’agreement conclu avec les Russes.
Pire encore, rajoute Paul Craig Roberts, quand dans les années 60, le
président Kennedy se mit en tête de bloquer un énième projet d’invasion
de Cuba (“the Northwoods project”), refusa une attaque
nucléaire “ préventive ” contre l’URSS, et évoqua l’idée de mettre fin à
la Guerre froide, eh bien, ni une ni deux, le Deep State le liquida sans façon à Dallas.
C’est dire si aujourd’hui la situation politique américaine est
périlleuse, tendue à l’extrême, menacée d’embûches et de coups tordus.
Mais ainsi va la fin de vie des empires finissants, qui passent
inévitablement par des soubresauts aussi sanguinolents que ridicules.
Carnage en vue !
Photo : « Enfer ! Savez-vous ce que vous êtes en train de faire ? »
(Inscription sur le camion : « Service de vidange des marécages ».)
(Inscription sur le camion : « Service de vidange des marécages ».)
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