L’exposition du candidat de la France insoumise et de ses soutiens est
particulièrement à la traîne sur les ondes et les chaînes de télévision.
À deux jours du premier tour, la vitrine médiatique de Jean-Luc
Mélenchon est largement inférieure à celle des « chouchous » des grands
médias. Comprenez, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon. Le
candidat de la France insoumise, ses porte-parole ainsi que ses
soutiens du PCF et d’Ensemble ! ont cumulé 160 heures de temps de parole
(TV – radio) depuis le 1er février, selon un relevé du Conseil
supérieur de l’audiovisuel (CSA). Le candidat de la droite et son
entourage sont, quant à eux, en tête de peloton avec 301 heures, suivis
par Benoît Hamon (256 ) et Emmanuel Macron (234), talonné par Marine Le
Pen (229 ).
46 heures de temps de parole, contre 170 pour François Fillon
C’est sans compter les « petits » candidats qui se
partagent les miettes : Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a été
médiatisé seulement 44 heures, 20 pour Philippe Poutou (Nouveau Parti
anticapitaliste). Pour compenser ce manque de temps de parole, France 2 a
finalement organisé jeudi soir une suite d’entretiens de quinze minutes
avec chaque candidat. Mais, leur passage ne va pas rééquilibrer ces
inégalités de traitement qui remontent au début de la campagne. Dès
février, le CSA avait relevé une visibilité « anormalement élevée » de
François Fillon et se disait « préoccupé » sur les capacités des chaînes
à rattraper ce retard…
Pourtant, les onze candidats sont censés bénéficier de la
phase d’« égalité », en vigueur depuis le 10 avril, date de l’ouverture
de la campagne officielle pour le premier tour. Les chaînes de
télévision et radios doivent alors respecter une stricte égalité dans le
temps de parole des candidats et de leurs soutiens, qu’importe leur
poids politique. Mais nouveauté cette année : la nouvelle mesure
d’« équité » appliquée par le CSA entre le 1er février et le 10 avril,
suite à la loi initiée par la majorité socialiste en 2016. Pour la
première fois, les candidats se sont vu imposer un temps de parole au
prorata de leur représentativité, fondée sur les sondages, les résultats
aux élections précédentes ou encore le nombre d’élus de leur parti… Ces
critères ont accentué les inégalités entre les candidats. Pour Jean-Luc
Mélenchon, cela s’est traduit par 46 heures de temps de parole, contre
170 pour François Fillon. Emmanuel Macron occupe la deuxième place avec
106 heures, 105 pour Benoît Hamon, 80 pour Marine Le Pen.
C’est une des
raisons pour laquelle la France insoumise a très tôt développé une
communication, notamment sur les réseaux sociaux, visant à « contourner
les médias traditionnels ».
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