Insolites, les manifestations policières de ces derniers jours.
Des
manifestations interdites, sous des capuches et à visages cachés, c'est
osé, car c'est exactement ce qui avaient reproché à des jeunes dans les
manifestations contre la loi travail il y a quelques semaines...
Insolite aussi la compréhension de ces médias qui nous parlent de la
« colère » des policiers, de leur mal-être, de leur peur, alors qu'au
printemps dernier, il était plus difficile d'y faire entendre la colère
des cheminots ou des éboueurs... contre les violences policières ! Il
semble donc difficile d'avoir de la compassion pour une corporation qui,
il y a peu, frappait et gazait des dizaines de milliers de
manifestants, allant parfois jusqu'à blesser ou défigurer certains
d'entre nous.
Mais il faut comprendre ce qui est train de se jouer
sous nos yeux. Ces derniers temps, plusieurs policiers ont été agressés
ou blessés, dont un de Viry-Châtillon est dans un état très grave, à
l'évidence victimes d'attaques de personnes liées à la grande
délinquance ou même au banditisme. Le malaise et le ras-le-bol sont donc
réels, et nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe. Nous
vivons dans une société de plus en plus violente : quartiers sinistrés,
populations exclues par le chômage de masse, personnes qui sombrent dans
la pauvreté. Et en partie liée à cette situation, une délinquance qui
se développe avec son cortège de trafics, de violences, etc.
Pour y
faire face, les policiers demandent aujourd'hui des moyens
supplémentaires : plus d'effectifs et plus d'armes, pour se protéger et
pour mieux réprimer... Mais ils ne semblent pas comprendre - ou ne le
veulent pas - que plus de moyens pour réprimer est totalement inutile,
et même contre-productif. Car la violence de cette répression se
retourne souvent contre eux et contribue à une escalade violente, voire
meurtrière. L'intérêt des policiers, en tant qu'individus, devrait être
de manifester pour plus d'éducateurs, plus d'enseignants, plus de
services publics, contre les licenciements et le chômage, contre l'état
d'urgence, pour plus de social et moins de pénal.
S'ils étaient
moins aveuglés par des syndicats de droite ou d'extrême droite, leurs
revendications, plus constructives, les couperaient moins de l'ensemble
de la population. À l'inverse, dans cette mobilisation, ils s'enfoncent
dans leurs difficultés par une fuite en avant réactionnaire. L'urgence
est bien d'en sortir en imposant des mesures sociales.
npa2009.org
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