La
Libye, c’était un pays de 6 millions de personnes. Profitant d’un
mandat limité du Conseil de Sécurité, une bande malfrats – Obama, Sarko et Cameron
– excités par les imprécations de BHL, a décidé de renverser le régime
de Kadhafi. Particulièrement cocasse pour la France qui avait reçu
Kadhafi avec tous les honneurs quelques mois plus tôt. Cette attaque,
contraire au droit international, était une catastrophe politique annoncée.
Le bilan quatre ans plus tard ? Le pays, que l’on savait fragile, a explosé : on compte deux gouvernements,
et à eux deux, ils ne contrôlent pas la totalité du territoire. La
population s’est réduite à 4 millions personnes, créant 2 millions de
réfugiés, éparpillés dans les pays alentours, et avec plus d’1,5 en
Egypte. Les milices locales font la loi, et les armes distribuées par le
clan occidental alimentent les groupes armés et le terrorisme.
C’est
dans cette immense zone de non-droit que sévissent des mafieux
trafiquants d’êtres humains, comptant sur la crédulité de personnes
venues des nombreux pays d’Afrique, prêtes à tout abandonner pour tenter
leur chance en Europe, et qui sont ensuite rackettées par ces mafieux,
et exposés à la mort lors de la traversée de la mer.
Alors, quand Sarko ose dire qu’il est ému… C’est lui le principal responsable,
agissant il est vrai dans le consensus post-colonialiste des cornichons
qui voulaient renverser le dictateur, comme la miss Aubry. Afghanistan,
Irak, Libye, Syrie, et maintenant Yemen : ce jeu terrifiant de casse
des Etats.
Oui,
la cause est vite trouvée, et ceux qui ont détruit la Libye sont dans
l’incapacité totale de la reconstruire. J’espère que ces voyous sans
scrupule seront jugés.
Le
nombre de candidats à l’exode ne peut que s’amplifier, car le clan
occidental, par ses bombardements, a créé des millions de réfugiés,
qu’il n’existe plus de contrôle des frontières libyennes, et que les
mafieux plastronnent sur les ruines de l’Etat.
Incapable d’être utile en Libye, l’Europe fait-elle le nécessaire pour accueillir ceux dont elle a fracassé la vie ?
En octobre
2013, les 3 et 11, suit à deux naufrages qui avaient fait plus de 500
morts au large de l’île de Lampedusa, le gouvernement italien s’était
résolu à mettre en place une mission de surveillance et de sauvetage en
mer, baptisée Mare Nostrum.
Les navires italiens patrouillaient dans toute la zone maritime,
s’approchant même des côtes libyennes en cas de nécessité, avec un bilan
encourageant : en un an, 150 000 migrants syriens, irakiens, érythréens
ou somaliens ont été secourus en mer, avec 558 interventions, 728
arrestations de trafiquants, mais malgré tout 2137 noyés et disparus en
mer selon les chiffres des autorités italiennes. Il fallait renforcer le
programme, car 2000 morts à quelques kilomètres des eaux de la riche
Europe, c’est inacceptable… Mais on a arrêté Mare Nostrum. Un coût de 114 millions d’euros. Trop élevé pour ce pays au PIB de 2 245 706 milliards de dollars…
Ces lascars ont donc viré Mare Nostrum, pour adopter un plan européen, Triton,
coordonnée par Frontex, l'agence européenne pour la surveillance des
frontières, qui n’a strictement rien à voir : les bateaux restent à
proximité des côtes européennes, avec un budget annuel de 30 millions
d’euros. Pour 2015, le budget avait été réévalué à 106 millions d’euros,
mais en revanche, l’Europe refuse d’assumer les opérations de sauvetage
dans les eaux internationales.
Par
choix politique, xénophobe et égoïste, les dirigeants européens
renoncent au sauvetage et laissent les migrants exposés aux plus grands
périls : on voit le résultat.
Alors, au moins qu’ils nous dispensent de leurs larmes de crocodile…
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