Car leur différend de basse-cuisine ne tient pas sur l’idée qu’ils se font de l’Union européenne, mais sur le nombre de postes éligibles auquel chacun d’eux prétend.

La problématique est pourtant des plus simples. Elle tient en trois pistes possibles :
  • rester dans l’Union européenne telle quelle ;
  • essayer de la “changer” ;
  • la virer comme une malpropre avec sa fichue monnaie unique et retourner dans le cadre d’un État qu’on rêve secrètement plus douillet à défaut d’être providence.

Fumées et autres couillonneries

Le problème, c’est que faute d’oser encore défendre ouvertement l’indéfendable solution 1, tous les partis en lice essaient de nous vendre la solution 2. PCF compris devenu europhile acharné en vieillissant. PG compris qui entretient l’illusion de faire valoir la “puissance de la France” pour espérer habiller vaguement l’UE de fanfreluches sociales.
Le nouveau “gouvernement de combat” (électoral) de pépère Hollande, lui, je vous le donne en mille, ne va pas manquer de brasser un vent du diable jusqu’au jour du scrutin, annoncer des renégociations à tout va, proclamer même, s’il le faut, que la Commission de Bruxelles est sa pire ennemie. Pitoyables fumées !
Qu’est-ce que cette “autre Europe” péteuse, sinon une de leurs énièmes couillonneries ? De fait — oh misère de misère ! —  il n’y a guère que le Front national pour revendiquer officiellement la solution 3, la sortie de cet euro de malheur, le retour à un Etat-nation épouvantail !

Les cabris réfractaires

Hého, vous ne vous sentez pas un peu orphelins sur les bords, amis électeurs de gauche ? Et même un peu de centre lucide ? Ou de droite tradi pas trop bête ? Personne, donc, pour représenter vos idées ? Déjà, lors du référendum de 2005, vous étiez 54,67% à refuser de sauter comme ces cabris eurolâtres moqués par le vieux De Gaulle.
De Gaulle est mort. Et aujourd’hui c’est un peu difficile pour les cabris réfractaires survivants d’exprimer leurs doutes, sinon leur solide répulsion, sur l’UE. Les voilà aussitôt taxés de ringards, de suppôts du lepénisme, de nationalistes étriqués.
Mais est-ce vraiment être “nationaliste” que de revendiquer une relocalisation des affaires publiques au niveau d’un État ? J’ai essayé de contacter mes amis cabris de gauche, tout à leurs bisbilles, sur le sujet.

Ils ont interrompu leur baston pour me répliquer en locutions comptables.
Bon, c’est pas grave, les 22 et 25 mai prochains, j’irai brouter peinard dans mon champ très local, avec mes potes cabris revenus de leurs illusions de cabris. Les chiens de garde des ordres moral et électoral peuvent gueuler.

Le Yéti