Avic
Les négociations de Genève sur le nucléaire iranien se sont terminées
sans qu’aucun accord n’ait été trouvé. A qui la faute ? Laurent Fabius.
Quel est l’intérêt de la France dans cette affaire ? Elle a tout à
gagner dans la normalisation des relations avec l’Iran. Même si elle a
déjà beaucoup perdu à cause de son hostilité difficilement justifiable
vis-à-vis de l’Iran, le statu quo ne peut qu’aggraver ses pertes. Alors,
qu’est-ce qui anime Laurent Fabius ?
Depuis quelques semaines, Benyamin Netanyahou se démène comme un beau
diable pour donner ses directives à ses négociateurs, c’est-à-dire les
Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne et la France, menaçant,
amadouant, usant même peut-être du chantage, pour faire capoter les
pourparlers. Il l’a dit lui-même ouvertement, qu’Israël ferait tout pour
convaincre les grandes puissances de ne pas conclure un accord avec
Téhéran et qu’il ne reconnaîtrait aucun accord. La seule décision
acceptable pour lui, concernant Téhéran, est un renforcement des
sanctions.
Selon Maariv, « Israël est furieux contre l’administration
américaine en raison de son interaction avec le gouvernement iranien, si
bien que les messages rassurants de Barack Obama destinés à Benyamin
Netanyahou ne sont même pas arrivés à le soulager ». Comme un gamin
capricieux, Netanyahou serait donc en train de faire un caca nerveux
qui ne pourra se calmer qu’avec au moins une petite sanction
supplémentaire contre l’Iran. La chaîne dix de la télévision israélienne
insiste : « Le régime sioniste est en colère vis-à-vis de Barack
Obama car celui-ci fait pression sur les membres du groupe 5+1 pour
qu’ils parviennent à un accord avec Téhéran, décrit comme un mauvais
accord par le quotidien Israël Al-Youm ». Tenons-nous-le pour dit. Netanyahou n’est pas content.
Malgré l’échec des négociations, sa fureur reste intacte. Selon les
médias israéliens, l’équipe de Netanyahou reste sur le qui-vive et reste
vigilante contre les ‘’manœuvres’’ de Barack Obama, en gardant sous
contrôle la France et l’Allemagne.
Sachant tout cela, on pourrait logiquement penser que l’échec de
Genève est le résultat des manœuvres israéliennes et que les manœuvres
Fabiusiennes rencontrent point par point les vœux de Netanyahou.
Eh bien non. La chaîne de télévision Al-Mayadine révèle que les
tergiversations de la France dans le processus des discussions de Genève
sont faites sous la pression de l’Arabie saoudite. La chaîne dix de la
télévision israélienne précise « C’est l’Arabie saoudite qui a
contraint la France à empêcher l’obtention d’un accord pendant les
négociations de Genève car la France entretient de vastes relations
commerciales avec l’Arabie saoudite ».
Si je comprends bien, c’est Netanyahou qui jure ses grands dieux que,
lui vivant, aucun accord ne se fera, qui menace de tout casser, et
c’est le roi Abdallah d’Arabie qui, ému par le gros chagrin de Bibi,
convoque Laurent Fabius au nom de ses bonnes relations commerciales avec
la France, pour lui intimer l’ordre de consoler le petit désespéré en
lui redonnant son jouet. Mais dites-moi, quelle est la capitale
d’Israël ? Tel-Aviv, Jérusalem ou Ryad ? Pourquoi, dès qu’il s’agit
d’Israël, tout le monde est atteint de strabisme ? Il est la cause de
tout ce qui se passe dans la région, et pourtant tout le monde regarde à
côté, avec des discours savants et des analyses aussi sophistiquées
qu’alembiquées, incluant jusqu’au prix du pétrole, rendant ce petit état
invisible comme par magie. Israël passe son temps à se plaindre, à
dénoncer, à tempêter et à menacer. Mais dès que ses menaces sont mises à
exécution, c’est quelqu’un d’autre qui en est l’auteur, jamais Israël
lui-même, à croire que chacun s’empresse d’offrir ses services pour
éviter au peuple élu d’avoir à se salir les mains.
Ainsi, Netanyahou remue ciel et terre pour saboter les négociations
avec l’Iran, l’annonce à grands cris, mais en cas de succès on louche
chez les voisins pour chercher le responsable du sabotage. Et bien sûr,
on trouve toujours. Pourtant, le seul fait que Fabius soit impliqué dans
l’échec des pourparlers devrait être une indication. Les boucs
émissaires habituels, le Qatar naguère et l’Arabie Saoudite aujourd’hui,
ont bon dos. Laurent Fabius, pour lequel les intérêts d’Israël
priment sur tout, a fait exactement ce qu’aurait fait Netanyahou s’il
avait été lui-même à Genève. Il a taclé ses alliés, ignoré les intérêts
de la France, et cela juste parce que Benjamin Netanyahou ne veut pas
entendre parler d’une solution de paix. Le pire dans tout ça, c’est que
Laurent Fabius se comporte comme le vrai président, François Hollande
n’étant qu’un suiveur obéissant qui n’aurait été mis à la tête de la
France que pour lui servir de caution, puisque les français ne
l’auraient jamais porté au sommet à cause de son passé au sujet du sang
contaminé.
Ancien premier ministre, véritable président, ministre des affaires
étrangères en France et en Israël, ne pourrait-il pas, de temps en
temps, travailler pour les intérêts français, ou au moins faire
semblant ? Trop d’arrogance peut coûter cher.
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