samedi 27 avril 2024

"Le communisme, voilà l'ennemi" 1927. "L'Insoumission voilà l'ennemi !" 2024

Antoine Manessis

La fraction (Réseau Faire Vivre le PCF) marchaisienne-brejnévienne du PCF, essentiellement implantée à Vénissieux, vient de franchir un pas vers la collusion objective avec les droites et le social-néolibéralisme. 

La détestation qui anime ces camarades à l'égard de la France Insoumise est proprement consternante. Elle aveugle ces militant-e-s et les amène à des dérives qui ne peuvent qu'accabler et consterner tout-e militant-e ayant un doigt de bon sens et de conscience politique.

En soi les dégâts occasionnés par cette faction n'a pas de conséquence de masse. Mais elle révèle une telle dégénérescence de ce que fut le PCF qu'on ne peut que ressentir une grande tristesse. 

Certes, des communistes, encore membres du PCF, comme Elsa Faucillon et d'autres, unitaires et ouverts, nous évitent d'amalgamer l'ensemble des militantes et militants de ce parti à ses tendances les plus navrantes, dirons-nous par euphémisme. Et on comprend que la députée communiste déclare se "sentir davantage communiste que membre du PCF"...D'autant qu'il y a encore dans ce parti ou autour de lui une histoire, une culture, une mémoire, une tradition, une recherche qui peuvent apporter beaucoup à la gauche de gauche.

Mais ce clan, qui se prétend l'aile gauche du parti communiste soutient, sans crainte de la contradiction, la direction droitière de Fabien Roussel. Pourquoi ? Parce qu'à ses yeux mieux vaut le suicide que la perte d'une "identité" qui en fait n'existe pas. Donc tout est préférable, y compris manifester avec la flicaille séditieuse, à l'Union populaire qui rend en effet cette mythique "identité" obsolète.

Cette chapelle  accepte d'être la gauche de la droite social-démocrate mais ne supporte pas d'être la droite de la gauche insoumise. Question identitaire, donc pas rationnelle. Que Mélenchon soit le seul à rendre hommage publiquement, dans la rue, à Fidel Castro à la mort de ce dernier, insupporte la secte. Sans admettre que c'est sa direction trouillarde qui est en cause dans cette circonstance. On ne rappellera pas ici toutes les inepties du roussellisme. 

Constatons que, pour le Réseau FV-PCF, il est plus aisé de s'en prendre à ceux qui osent, à ceux qui ne sont pas paralysés par leur médiocrité, leur absence d'audace et de courage politique.

On peut pardonner beaucoup au parti communiste pour ce qu'il fut et pour ce que sont certains de ses militants, par certains aspects. Cela étant dû, souvent, davantage à des habitudes, un héritage, une histoire personnelle qui s'entremêle à l'histoire du parti. Mais il y a des limites.

Ainsi on peut lire dans la dernière livraison (daté du 21 avril) du Réseau Faire Vivre le PCF un propos choquant et indécent. À vous de juger : "Pourquoi Rima Hassan affaiblit la solidarité pour la palestine (...) C’est pourquoi Rima Hassan a tort d’enfermer la cause palestinienne dans la campagne électorale de la France Insoumise, alors qu’un grand nombre des soutiens de la Palestine ne voteront pas LFI aux européennes, alors que dans des centaines de villes, notamment communistes, des mobilisations importantes ont été organisées (...)En confondant solidarité internationale et campagne électorale, Rima Hassan affaiblit la solidarité pour la Palestine... Elle s’est fait piéger par les médias, mais avec elle, c’est la solidarité avec la Palestine qui se retrouve en otage (...) l’instrumentalisation de la palestine par LFI est un mauvais coup à la solidarité avec la palestine."

Attaquer Rima Hassan dans le contexte actuel et après sa convocation par la police pour "apologie du terrorisme", attaquer la France Insoumise qui a levé haut le drapeau de la solidarité internationale avec le peuple palestinien et qui le paye par une criminalisation politique et médiatique, attaquer la FI parce qu'elle a fait une place aux élections européennes à une militante de la cause palestinienne comme Rima et appeler ce geste internationaliste de "mauvais coup" et "d'instrumentalisation"...

... c'est à la fois une extravagante  stupidité et une consternante dégueulasserie politique et même morale.

Antoine Manessis

GPA : plonger les bébés dans les eaux glacées du calcul égoïste

Régis de Castelnau

Tiens, ça polémique ferme autour de la GPA dirait-on. Alors comme ça, les nouveaux bourgeois, après s’être offert les belles maisons, les belles voitures, les belles montres, les beaux voyages, et tout ce qui rend la vie du nouveau bourgeois si confortable, maintenant ils ont une nouvelle envie. Ils veulent acheter des bébés.

C’est sympa les bébés, « kilos de lait, kilos de lange, et tellement d’amour en échange… ». Bon c’est plus cher qu’un petit bouledogue français ou un cavalier King Charles, mais a priori c’est quand même moins qu’une Tesla ou la dernière BM. Et avec la GPA, pas besoin de les porter et de les mettre au monde, comme le voulait Pierre Bergé il y a des ventres de femmes pauvres à louer pour faire le boulot. Et plus elles sont pauvres, moins elles sont gourmandes, on peut faire de belles affaires. En plus, grâce aux progrès de la génétique la qualité est garantie. En cas de pépin, si le produit n’est pas vraiment conforme on fait comme ce couple australien : le trisomique on le rend. Ou on le met sur le marché de l’occasion en Amérique, le rehoming ils appellent ça, c’est bien pratique. Bon, si on le garde il faut s’en occuper, mais avec du personnel tout est beaucoup plus facile. En général du personnel, les riches ils en ont.

Ça énerve les cathos, parce que ceux-là ne croient pas au progrès à cause des calembredaines qui leur servent de croyances. Ça n’a aucune importance, car ils n’ont plus aucun poids dans la société, faut voir comment ils se sont fait exploser dans l’affaire de l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Et puis ils sont bourrés de contradictions, regardez comment ils votent Macron comme un seul homme. Et c’est assez rigolo de voir ensuite celui-ci leur fourguer sa came, hier l’IVG, aujourd’hui l’euthanasie, et demain la GPA. Celle-ci est pour l’instant interdite en France, mais tout le monde s’en fout, les magistrats regardent ailleurs, et il est facile aux riches d’aller faire leurs achats à l’étranger, aux USA ou en Ukraine. Mais il faut le reconnaître, ce serait plus économique de l’autoriser en France, ce ne sont pas les femmes pauvres nécessiteuses qui manquent. Il ne faut pas oublier que la main invisible du marché a justement pour objectif d’harmoniser l’offre et la demande.

Justement, à propos de marché et de main invisible, il y a quand même encore quelques ringards qui refusent d’accepter qu’elle organise toute la vie sociale. Ils vous parlent de services publics, système de santé, éducation nationale, protection de l’enfance en voulant à toute force que cela échappe à la sphère marchande. N’importe quoi !

Pierre Bergé, l’humaniste bien connu nous a bien expliqué, « les hommes louent bien leurs bras dans les usines, pourquoi les femmes ne pourraient pas louer leur ventre ». Le « prix Nobel d’économie » (sic !) français Jean Tirole a de son côté affirmé qu’il fallait autoriser le commerce des organes du corps humain, et que les pauvres puissent vendre les leurs aux riches qui en ont besoin.

Ces retardataires pénibles vous sortent de vieilles citations comme celle-ci : « La bourgeoisie a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité traditionnelle, dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange et déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille les réduisant à n’être que de simples rapports d’argent »

Et ils ajoutent que Karl Marx (la citation c’est de lui) nous a appris que la logique du Capital remplace la réalité par son évaluation marchande. En effet, c’est la valeur d’échange qui prime, dans un système où les choses ne se définissent que par leur capacité à être vendue et tout travail par sa capacité à produire cette valeur.

Houlà, Karl Marx ? Mais c’est des communistes alors !

Et les communistes, c’est la Révolution. Qui comme chacun sait mange ses enfants.

En attendant le Capital des nouveaux bourgeois, il veut pouvoir les vendre.

Vu du Droit

Netanyahou compare les étudiants américains pro-Palestine aux nazis dans les années 1930

Louise Kervella

Dans une vidéo postée sur X, le premier ministre israélien compare les étudiants qui organisent des campements sur leurs campus en solidarité avec la Palestine aux nazis qui ont chassé les universitaires juifs dans les années 30. Une campagne de calomnie grossière pour masquer la réalité de l’offensive génocidaire à Gaza.

Mercredi 24 avril au soir, Benjamin Nétanyahou, premier ministre de l’État d’Israël, a émis une réponses aux centaines d’étudiants de Columbia, de Harvard, ou de Berkeley qui ont érigé des campements pro-Palestine appelés « Liberated Zones » pour afficher leur soutien à Gaza et dénoncer la complicité du gouvernement étatsunien et de leurs universités. Dans une vidéo postée sur X, il dénonce ces étudiants comme étant une « foule d’antisémites qui auraient pris le contrôle d’universités d’élite », affirme que ces derniers « attaqueraient les étudiants et universitaires juifs ».

Mais Netanyahou est allé encore plus loin et n’a pas hésité à expliquer : « tout cela rappelle ce qui est arrivé dans les universités allemandes pendant les années 1930. Cela doit être condamné sans équivoque. » Le premier ministre israélien a aussi dénoncé la réponse des présidents d’université et des autorités qui serait selon lui trop molle contre des étudiants décrits comme « voulant tuer les Juifs où qu’ils soient » et animés par trois choses : « mort aux Juifs, mort à Israël, mort aux Etats-Unis. »

Plusieurs centaines d’étudiants ont pourtant été interpellés par la police, et certains ont même été exclus de leurs universités, ces derniers jours. Sans doute M. Nétanyahou aurait-il préféré que l’US Air Force bombarde le centre-ville de New York avec du phosphore blanc... Si ça ne suffisait pas, Netanyahou a finalement tenté défendre l’action d’Israël en accusant les Palestiniens d’être des « terroristes génocidaires » qui se font passer pour des civils, et affirmé que l’État d’Israël était accusé à tort d’orchestrer génocide, de causer une famine ou de perpétrer des crimes de guerre.

De nombreux militants pro-Palestine ont répondu à son odieuse calomnie en rappelant qu’une très grande partie des étudiants étatsuniens qui se battent pour une Palestine libre sont eux-mêmes Juifs, membres de l’organisation Jewish Voice for Peace qui dirige le mouvement de soutien à la Palestine. Les étudiants mobilisés de Columbia ont même célébré la fête juive de Pessah dans leur campement. Enfin, ces étudiants rappellent que ces accusations d’antisémitisme sont totalement infondées, et visent avant tout à détourner l’attention du public du génocide en cours à Gaza.

Une stratégie à laquelle on a pu assister systématiquement ces derniers mois, comme récemment lors de l’occupation d’un amphithéâtre à Sciences Po Paris ou encore sur le campus de Columbia, face au refus de laisser entrer le professeur et militant pro-Israël Shai Davidai, qui harcèle les étudiants pro-Palestine. Cette rhétorique n’hésite pas à instrumentaliser la lutte contre l’antisémitisme ou la mémoire des crimes du nazisme pour s’en prendre aux soutiens de Gaza, qui défendent simplement le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien.

Alors que l’État d’Israël s’apprête à envahir Rafah, dernier refuge d’un million et demi de Palestiniens, que ces derniers n’ont plus d’eau, plus de nourriture, plus de toit, la mobilisation des campements des étudiants aux USA, qui commence déjà à s’étendre à Sydney ou à Science Po Paris, montre la voie à suivre pour soutenir la perspective d’une Palestine libérée de la situation coloniale...

...qui condamne les peuples de la région à la guerre et à la violence, et conduit en ce moment même à un véritable génocide.

Révolution Permanente

Encore du bla bla...

fedetlib

Proverbe indien

Si tu veux savoir ce que sera ton corps demain, regarde tes pensées d'aujourd'hui.

vendredi 26 avril 2024

Simplification administrative : des annonces creuses qui préparent des offensives d’ampleur

Joshua Cohn

Mercredi était présenté en conseil des ministres un projet de loi « simplification » visant à supprimer ou alléger un certain nombre de procédures pour les chefs d’entreprise. De nouveaux cadeaux aux patrons qui présagent de futures offensives anti-sociales et anti-écologiques. 

Invité mardi soir sur France 2, Bruno Le Maire défendait son nouveau projet de loi « simplification » : « La demande globale, c’est moins de paperasse. » Aucun risque toutefois, que ne soit simplifiée la vie des plus précaires et soient remis en cause les contrôles de France Travail ou de la CAF, très intrusifs, qu’il s’agisse de suivre au jour le jour la recherche d’emploi ou d’enquêter sur la vie intime des allocataires.

Une accumulation de mesurettes pour des cadeaux low-cost au patronat

Pour le ministre de l’Économie, il s’agit de rassurer les milieux en patronaux en alignant les petites promesses pour répondre aux « tracasseries » patronales du quotidien. Dans le dossier de presse publié pour accompagner la présentation du texte en conseil des ministres, cinquante mesures sont présentées, dont certaines, sans figurer dans le projet de loi, s’inscrivent dans la communication du gouvernement sur un « coup de fouet » de simplification.

On peut ainsi citer l’accélération du versement du crédit impôt recherche, une niche fiscale censée récompenser la recherche privée menée par les entreprises, qui coûte 6 milliards d’euros par an au détriment de la recherche publique. Les dernières annonces du gouvernement ne touchent en rien au dispositif, sinon à promettre un raccourcissement du traitement des demandes de versement et d’agrément des entreprises. Comment ces délais seront-ils raccourcis ? Bruno Le Maire ne le dit pas mais ce ne sera certainement pas en embauchant des fonctionnaires.

Ainsi, une bonne part des promesses du plan « simplification » présenté repose sur une réorganisation à budget constant des services de l’État, comme le remplacement des formulaires Cerfa par des démarches en ligne pré-remplies, ou la création d’une plateforme dématérialisée unique pour centraliser les commandes publiques des administrations, hôpitaux et collectivités territoriales afin de faciliter l’accès de entreprises françaises aux marchés publics. Des mesures cosmétiques qui permettent avant tout au gouvernement de signifier qu’il continue de faire des cadeaux au patronat, quand bien même la situation budgétaire dégradée limite l’ampleur de nouvelles largesses.

Une partie du patronat n’hésite d’ailleurs pas à critiquer un plan jugée comme peu ambitieux. François Asselin, président de la CPME, considère ainsi la complexité administrative « intrinsèque au droit du travail et au système social français », réclamant entre les lignes que le gouvernement aille plus loin, avec de nouvelles réformes structurelles, notamment en matière sociale.

Une simplification très idéologique du bulletin de paie

Parmi les mesures peu coûteuses avancées, la simplification du bulletin de paie, partagée dès mardi soir par Bruno Le Maire sur son compte X, a beaucoup fait réagir.

Cette évolution du bulletin de paie des salariés, qui figure dans le projet de loi déposé, consiste à regrouper différentes lignes du bulletin actuel, en fusionnant toutes les cotisations de Sécurité sociale, CSG et CRDS, mais aussi certains frais pris en charge par l’employeur comme les frais de transport ou les tickets restaurant. Une nouvelle simplification du bulletin de paie qui s’inscrit dans la continuité de celle intervenue en 2017 et 2018 qui avait fait disparaître le détail des cotisations patronales. Des réformes qui, au prétexte de simplifier la lecture, supprime purement et simplement ce qui pouvait être lu. Avec la nouvelle simplification, impossible par exemple de savoir combien d’heures supplémentaires auront été comptabilisées, ou si la prise en charge des frais de transport aura bien été versée. Il faudra pour cela demander un document complémentaire à son employeur, comportant les détails.

Si un tel bulletin de paie facilitera la fraude patronale sur les salaires en la rendant moins visible, elle ne constitue pas une mesure de simplification pour les employeurs, puisque tous les calculs désormais dissimulés devront tout de même avoir été faits.

Cette annonce joue un rôle idéologique certain pour servir la rhétorique patronale sur le coût du travail. En effet, si de très nombreuses mentions disparaissent de ce nouveau bulletin, une en revanche se retrouve promue au premier rang : le « coût total employeur ».

Aujourd’hui, un bulletin de paie part du salaire brut mensuel du travailleur, celui inscrit sur son contrat de travail, auquel s’ajoute les éventuelles heures supplémentaires et primes. Sont ensuite déduites de ce salaire brut les différentes cotisations, retenues et impôts, pour arriver au montant du salaire net. Parallèlement, sur la base du même salaire brut, sont calculées les cotisations et contributions patronales, que l’employeur paie en plus du salaire.

En plaçant à l’avenir en haut du bulletin, non plus le salaire brut, mais le coût total pour l’employeur, cotisations patronales comprises, le gouvernement entend rendre particulièrement visible ce que coûte, « toutes charges comprises », un salarié à son employeur. Une manière d’accompagner la rhétorique patronale selon laquelle il y aurait trop de « charges » sur les salaires, alors que la situations de retraites et de la santé imposerait au contraire que les profits financent ces besoins essentiels.

La promesse de futures offensives anti-sociales et anti-écologiques

En ce sens, cette réforme du bulletin de paie trouve parfaitement sa place à côté d’autres mesures annoncées, qui présagent des attaques de plus grande ampleur. Ainsi, le projet prévoit la formation d’une équipe inter-ministérielle pour réévaluer les diverses autorisations et déclarations auxquelles sont soumises les entreprises. « Toute démarche qui n’aura pas prouvé son utilité ou ne sera pas imposée par le droit européen ou international sera supprimée. Un maximum d’autorisations sera transformé en simples déclarations. Les déclarations inutiles seront supprimées. » assène le dossier de presse. Une démarche qui augure un relâchement de la réglementation, au prétexte de « flexibiliser » l’activité économique et d’accélérer le lancement de nouvelles activités, en se délestant si besoin de maigres garanties qui existent aujourd’hui pour protéger les travailleurs ou l’environnement.

Cette politique à l’échelle nationale est cohérente avec l’action menée par Macron et Le Maire à l’échelle européenne. Les représentants des gouvernements français, allemands et italiens annonçaient ainsi le 8 avril dernier travailler de concert à une future directive pour déréglementer à l’échelle européenne. «  Je proposerai (…) une directive omnibus qui aura vocation à réviser toutes les normes européennes en vue de les simplifier, de les alléger et de les supprimer » avait déclaré Le Maire à cette occasion. Des déclarations qui répondent ouvertement aux demandes du patronat européen, réuni le 20 février à Anvers, soucieux que la mise en œuvre du Pacte vert européen ne soit pas trop contraignant pour l’industrie.

Sur le théâtre national, la déréglementation en matière sociale pourrait prendre la forme du « relèvement des seuils sociaux », déjà évoqué cette année, dans la nouvelle loi travail prévue pour l’automne. Cette mesure allégerait la « paperasse » des employeurs en supprimant des droits au salariés tels que l’organisation de négociations annuelles obligatoires ou la mise en place d’une commission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT) au sein du CSE.

En attendant de nouvelles attaques plus franches sur le terrain social et écologique, les annonces de ce mercredi permettent au gouvernement de faire patienter le patronat, dans une situation où la question budgétaire met l’exécutif en difficulté

Idéologiquement, ce plan de simplification prépare les offensives à venir en martelant l’idée que les droits sociaux et les mesures écologiques doivent s’effacer devant les intérêts supérieurs du patronat.

Révolution Permanente

Du riz offert par la Chine arrive à l’aéroport de la Havane

Marisela Jiménez JIMENEZ

Lorsqu’ils ont rédigé, mis en place et sans cesse aggravé, les mesures du blocus avec l’objectif clairement et publiquement exprimé d’étouffer, d’affamer les cubains à défaut d’envahir l’Île pour qu’ils se révoltent contre leurs dirigeants, les différents gouvernements des Etats-Unis ont oublié que, dans d’autres pays, la solidarité n’est pas un vain mot. Ils ne s’attendaient sans doute pas à cela.

Cuba qui a toujours donné l’exemple en la matière est bien payée en retour. Mais jusqu’à quand les cubains pourront supporter toutes les privations ? Et la solidarité ne peut être une solution durable.

Cuba Coopération

Un avion transportant du riz offert par la Chine est arrivé à l’aéroport international José Martí de La Havane. Le gouvernement asiatique tente ainsi de contribuer à atténuer la crise alimentaire qui sévit actuellement sur l’île. Il s’agit d’une première tranche de 68 tonnes sur les 408 tonnes promises. Le reste de la donation sera acheminé par voie aérienne et maritime depuis le géant asiatique. Les denrées alimentaires seront distribuées dès que possible, en fonction des priorités d’affectation définies par le gouvernement cubain.

Sans aucun doute, manger du riz sur l’île est devenu pratiquement un luxe. Les prix inabordables imposés par les Mipymes (250,00 CUP) la livre (ndt soit presque 10 euros) empêchent tout travailleur disposant d’un salaire de base de l’inclure dans son alimentation quotidienne. Le cas des retraités qui gagnent à peine plus de 1 500 CUP (ndt soit 60 euros) est encore plus grave.

La Chine tend à nouveau la main

Ce n’est pas la première fois que la Chine tend la main à Cuba dans des situations critiques de la réalité de l’île. L’ambassadeur asiatique à La Havane, Ma Hui, a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du bien-être du peuple cubain. Il a également souligné que "cette donation fait partie d’une série de mesures d’assistance convenues entre les deux pays".

Les pénuries alimentaires à Cuba ne touchent pas seulement le riz, un produit très demandé sur l’île. D’autres produits de base, comme le pain, ont également disparu, même dans les centres gérés par l’État. Le gouvernement cubain a reconnu la crise alimentaire que traverse actuellement le pays. Face à un tel panorama, les dons arrivent à point nommé, en particulier ceux concernant le riz.

Le riz nouvellement arrivé de Chine sera destiné à la vente réglementée aux consommateurs. Il s’agit d’une nouvelle tentative pour alléger la pression sur les marchés et permettre aux familles d’avoir accès à cette denrée essentielle dans leur alimentation.

Cependant, il est clair que ce n’est pas la véritable solution à la crise alimentaire qui sévit aujourd’hui à Cuba.

Marisela Jiménez JIMENEZ
Directorio cubano

Traduction :  Chantal Costerousse

 https://www.directoriocubano.info/c...

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